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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/273

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Et, ensuite, la douleur est quelque chose de si insigne, qu’elle imprime un caractère sacré à tout ce qu’elle touche. Le saint, cet être fondu avec la douleur, n’est-il pas le vrai but, le chef-d’œuvre complet de la mission terrestre ? Seul parmi nous il touche aux sceaux de l’Infini et pose le cachet du miracle ! Et le martyr ? cette âme ne serait-elle que pour son holocauste ? L’homme, ce monarque de la douleur, apparaît comme le grand prêtre de l’Église immense des esprits !

Les êtres innombrables qui remplissent les cercles majestueux de la création seraient créés dans la beauté et la constante douceur du bien, attendant que, sorti du même sein, l’être armé d’une liberté si grande vînt obtenir, par la réversibilité, l’héritage promis à leurs légions innocentes, comme les pères et les mères méritent pour leurs descendants, comme notre religieuse loi invite les vivants à expier pour les âmes qui traversent les lieux du Purgatoire. Et tous les êtres spirituels, ayant été divisés pour aimer, seraient répartis dans l’espace et le temps, afin de recomposer un jour la magnifique unité de