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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/89

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CHAPITRE VII




l’homme pleure en venant au monde ; plus tard, il saura pourquoi !

La vie est venue construire et épurer la personnalité. L’homme ne devait pas croître dans le sol trop hâtif des anges. La liberté naît de la lutte ; or, la douleur n’est que l’intensité de la lutte et l’accroissement de l’obstacle. Ne vous le dissimulez plus, toute la vie est disposée pour la douleur.

Descendez dans le cœur, vous trouverez la place faite d’avance. Poursuivre sans cesse un bien, le seul qu’on ne puisse saisir, tel est l’âpre sentier qu’ici-bas tout désir gravit. Sentir au sein des richesses ce qui lui manque, tel est l’oreille où, chaque jour, l’homme opulent s’éveille et s’endort.

Ce qu’on n’a pas, voilà justement ce dont on a besoin ; le reste nous est donné pour émer-