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Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/90

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veiller les sots. Le bien que souhaite constamment l’âme ne viendra pas. Toujours une place reste vide au fond du cœur ; une larme, toujours, tombe dans le vase de l’existence.

Vous possédez un bien, tremblez ! à moins que, d’autre part, vous ne fassiez de grands sacrifices. Mais c’est un bien ! tremblez, vous dis-je, c’est pour cela qu’il vous sera repris. Les biens ne sont pas ici-bas pour que vous les possédiez, mais pour que vous les obteniez.

Cherchez la paix où elle doit être ; dans l’amour, vous ne la trouverez pas. Cherchez la paix où elle ne saurait être, dans la douleur, vous l’y rencontrerez. Eh ! qu’est-ce que l’amour, sinon une douleur ? On ne vit pas sans elle dans l’amour. Le bonheur sème son propre chagrin ; toute joie se brise elle-même.

L’espoir est pour s’évanouir, l’illusion pour disparaître, la jeunesse pour se flétrir. Aimes-tu ? un cœur te sera refusé. Fus-tu aimé ? ceux qui t’aimaient ne sont plus. Tout grand soupir reste ignoré, la vraie larme n’est jamais vue..... le cœur, le cœur est toujours seul.