Page:Blanc de Saint-Bonnet - La douleur, Maison de la bonne presse, 1911.djvu/93

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s’opposant son obstacle ; sa nature est de croître avec l’effort. Ceux qui ont traversé la vie vous le diront : à chaque pas, la source des joies diminue et le torrent de l’amertume se grossit ; un cœur toujours plus blessé pour porter un fardeau plus lourd !

Cultivez toute la vie une vertu, ce sera celle qu’on y verra sans récompense..... parce qu’elle n’en a plus besoin. L’homme transformera toutes les énergies de son corps en un seul organe, et cet organe sera blessé. Il transformera toutes les tendances de son esprit en une pensée, et cette pensée sera détruite ; tous les désirs de son cœur en un désir, et ce désir lui sera ravi. Comme le peuple romain dans le vœu de Néron, notre âme n’aura qu’une tête pour que le sacrifice la puisse offrir. La mort vient sur le couronnement de la vie.

Pourquoi la jeunesse est-elle comme un ciel toujours présent autour de nous, et la vieillesse comme un néant qui commence ? Ah ! pourquoi tous les dons au commencement, lorsque nous ne méritons pas ; pourquoi l’abandon et les infir-