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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/130

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Nous remarquons d’abord en Angleterre deux grandes classes principales de routes : celles libres et celles à barrière. L’ensemble de ces routes couvre le sol entier de la Grande-Bretagne, d’un vaste réseau de voies de communication, incessamment parcourues par des voyageurs et des marchandises ; elles sont suppléées dans certains comtés, dont l’abord est difficile et d’importance manufacturière ou commerciale nulle, par les routes parlementaires, et aussi dans d’autres localités, par des routes privées, percées au travers ou autour de certaines terres par les propriétaires eux-mêmes et pour leur commodité.

Nous allons successivement examiner ces différentes espèces de routes, leur construction et leur entretien, les ressources qui y pourvoient et les moyens de surveillance et de conservation employés.

En général on peut dire qu’en France une parcimonie mal entendue préside à tout ce qui se rapporte à nos voies de transport, depuis la route royale de première classe jusqu’au plus humble chemin communal. En Angleterre, au contraire, on remarque une prodigalité presque excessive, mais toujours fructueuse, dans la multiplicité et le luxe d’entretien des routes de toute espèce.

Un observateur superficiel pourrait croire que sur ce chapitre les Anglais ont abandonné leurs habitudes ordinaires d’économie ; je ne sais pas au contraire d’occasion où ils s’y soient plus scrupuleusement conformés. Là, messieurs, l’économie, c’est l’ordre dans la dépensé et la surveillance