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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/133

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carrées contiendrait environ 62, 650 arpents forestiers de 22 pieds par perche. Supposons que ces arpents eussent une valeur moyenne de 250 fr. et que l’ouverture de la nouvelle route l’ait augmentée seulement de 10 p. o/o ; supposition certes bien modérée. La valeur totale de ces propriétés qui était précédemment de 15, 662, 500 fr. sera donc de 17, 228, 750 fr. ; c’est à dire qu’elle sera accrue de 1, 566, 250 fr. somme supérieure de plus du double à la totalité de la dépense déterminée par l’ouverture de la route, que nous avons évaluée à 700, 000 fr. En d’autres termes la propriété riveraine en ouvrant cette communication, aurait placé ses fonds à plus de 100 p. o/o ».

Il m’a paru, messieurs, que ce raisonnement était non-seulement fort juste, mais même que s’il péchait par quelque endroit, cela ne pouvait provenir que de sa trop grande modération. Appliquez en effet le procédé dont parle M. Saulnier à certaines de nos provinces, au Jura par exemple, aux Alpes, aux Pyrénées, à l’Auvergne, et vous verrez s’il n’en résulte pas pour l’agriculture une plus-value bien plus considérable que les 10 o/o dont il parle. Des sapins qui ne valent pas 10 sous se vendraient 15 francs ; des marbres magnifiques qui ne sont pas exploités, orneraient nos places publiques et nos maisons particulières. Et vous comprenez bien, messieurs, qu’il peut en être ainsi de la création des routes, puisqu’une simple amélioration de rue, un élargissement de quai, un remaniement de pavés, ont doublé la valeur des maisons situées sur le quai Pelletier et