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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/140

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pied ferme et en toute saison sur un sol parfaitement uni.

Les ingénieurs anglais ne donnent aucun travail préparatoire de consolidation au terrain que doivent occuper les routes à construire ; ils se bornent à le niveler sans le battre et le durcir : et à ce sujet, je tiens de l’un d’eux que pour une route qui passe successivement sur un fonds de tourbe et de granit, l’entretien de cette dernière partie est d’un tiers plus considérable que celui de la première, à surfaces égales.

Le fort de la besogne, qui consiste à préparer les pierres, est fait d’ordinaire par de jeunes garçons, armés de petits marteaux en acier fondu, montés sur un manche flexible et élastique. Les tas de pierre sont placés dans des Redans situés en dehors du chemin, et non comme chez nous sur la route elle-même, ce qui, trop souvent, cause de graves accidents ; c’est là que les enfants qui doivent briser les pierres se font une place aussi abritée que possible et se garantissent contre le mauvais temps au moyen d’un léger appenti, frêle édifice que soutiennent en tremblant quatre minces bâtons. Une fois installés, ils se mettent à l’ouvrage et brisent les pierres suivant un modèle convenu[1].

Une grande surveillance est exercée par les Overseers sur ce premier travail préparatoire duquel dépendent la solidité et la durée de la route ;

  1. Les pierres ainsi brisées sont passées dans un calibre circulaire et doivent former un cube de six centimètres de côté.