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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/151

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Chez nous on ne sait pas prendre une décision, on se contente de demi-mesures et on ne fait rien de bon ; en Angleterre comme en Amérique on ne recule devant aucun sacrifice, et quand un projet est arrêté on l’exécute non pas en vingt, trente ou cinquante ans, mais en cinq ou six ans. Chez nous le Canal de Bourgogne commencé depuis près d’un siècle n’est pas terminé ; le Canal de Briare n’aboutit qu’à un impasse, la Loire ; la navigation de l’Oise, celle de la Seine, pour ne parler que de ce qui se passe dans un rayon assez rapproché de Paris, sont plusieurs fois interrompues dans le cours de l’année, tantôt par les basses eaux, tantôt par les inondations ; nos canaux chôment en été parce qu’il fait trop chaud et en hiver parce qu’il fait trop froid. Voyez, en Angleterre, les travaux de la Clyde et ceux des mille canaux qui sillonnent ce pays et sur lesquels je reviendrai d’une manière spécialė; ils sont incessamment couverts de bateaux qui, toute l’année, les parcourent en poste avec une vitesse de quatre lieues à l’heure.

Chez nous on reconnaît qu’il serait bon d’augmenter et d’améliorer les voies de communication, on discute pendant long-temps l’exécution d’un chemin de 4 ou 5 lieues, on marchande les fonds nécessaires à sa construction ; en Angleterre, en Amérique surtout, on exécute ce que nous avons projeté ; on fait des routes de 600 lieues, des chemins de fer de 140. Nous votons 5 millions pour des travaux qui exigent une dépense de 140 millions ; l’état de Pensylvanie avec ses 1,200,000 habitants, emploie en dix ans une somme de 195 millions de