Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vains, est de cette manière faussée de bonne heure, et ce n’est qu’avec la plus grande peine qu’une direction meilleure parvient à la ramener plus tard.

En effet, lorsque les enfants se présentent pour la première fois à l’école, ce n’est pas seulement à leur montrer ce qu’ils ne connaissent pas que leurs maîtres doivent s’attacher. Il faut d’abord leur faire oublier ce qu’ils savent ; c’est-à-dire toutes ces idées fausses, ces croyances superstitieuses qu’ils ont sucées avec le lait, et qui sont d’autant plus difficiles à détruire qu’ils les rapprennent chaque soir à la veillée, plus vite qu’ils ne les ont désapprises le jour à l’école.

C’est donc une lacune importante dans notre système d’enseignement, que l’absence des leçons de famille, et l’impossibilité où se trouve un grand nombre de parents de préparer d’une manière convenable l’esprit de leurs enfants. Puisque c’est aux mères que ce soin est réservé, puisque seules, elles peuvent remplir cette tâche difficile, hâtons-nous de les éclairer elles-mêmes et de les mettre à même de remplir leur belle et noble mission ; seulement ainsi nous donnerons une base solide et sûre à notre enseignement national.

Nous trouvons, dans les comptes de la justice criminelle, l’un des plus tristes résultats de cet abandon dans lequel vous avez vu que demeurait la moitié de notre jeune population.

L’ignorance de l’enfant a laissé germer le vice