Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais cette réforme ne pourra s’accomplir et ne sera complète que du jour où le clergé consentira à ne plus bouder le pays ; car c’est un levier bien puissant encore que la religion ; et bien dirigé, il suffirait pour écarter entièrement ces teintes sombres que l’ignorance jette encore sur tant de nos communes. Pourquoi faut-il qu’il reste inactif dans les mains de ceux qui en sont dépositaires ? Si la voix qui s’élève de la chaire et qui dirige la concience consentait à s’allier à celle qui doit former la raison, quels progrès intellectuels nе s’accompliraient pas, et quel accroissement de notre capital moral !

Malheureusement une lutte déplorable qui dure depuis plusieurs années s’oppose à ce qu’il en soit ainsi. C’est à qui se fera le plus d’avanies entre le maire et le curé ; la discorde règne entre les deux pouvoirs, entre le spirituel et le temporel. Les mœurs du clergé sont pures, ses intentions sont bonnes peut-être, mais son caractère est difficile, irritable ; et il ment à sa mission lorsqu’il repousse ceux dont le Christ à dit : « laissez les venir jusqu’à moi. »

C’est un des mille devoirs de l’administration d’opérer cette fusion entre l’autorité matérielle et l’autorité morale. Pour ceux qui ont visité l’ouest et le midi de la France, ils savent qu’aucun progrès ne peut s’y accomplir sans y faire entrer le prêtre pour moitié ; c’est un moteur utile et puissant qu’on ne saurait négliger sans abandonner avec lui l’espoir de la réussite. Mais comment le mettre en action ? Là est la difficulté. Après s’être courbé devant l’église