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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/186

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Ces résistences sont encore l’un des nombreux et déplorables résultats de nos fausses économies en matière d’Instruction publique, et de l’abandon dans lequel on laisse plus de la moitié de la population. Les enfants qui ne sont point allés à l’école, qui ne savent ni lire, ni écrire, ou ne possèdent ces connaissances élémentaires que d’une manière imparfaite, sont avec le temps devenus maires et conseillers municipaux, et ils refusent à leurs enfants les bienfaits d’une instruction qu’ils n’ont pas reçue, et dont l’absence ne les a point empêché de vivre, ajoutent-ils.

D’autres pays qui parlent moins que nous de leurs lumières et qui les multiplient davantage, ont résolu d’une manière bien simple cette question d’un emplacement pour l’école communale : ils ont pris l’Eglise ; et, Messieurs, nous pourrions bien les imiter sans craindre que l’on nous accusât de sacrilège ; car c’est en Allemagne, en Belgique, en Italie même, que l’on a approprié l’église à cet usage.

Rien de plus facile en effet que de disposer nos temples en salles d’étude. Une simple boiserie mobile, une table et quelques bancs suffisent pour cette transformation. Et, Messieurs, nos prêtres auraient moins de mercuriales à faire le dimanche si l’on instruisait un peu plus dans la semaine. Les voûtes sacrées retentiraient de moins d’anathêmes contre la paresse, l’ivrognerie et les mauvaises mœurs, si elles redisaient un peu plus les préceptes d’une douce morale, les leçons de l’histoire et les conseils de la science.