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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/197

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droit pour devenir magistrats, avocats, notaires ou avoués ;

Cinq mille environ étudient la médecine ;

Cinq mille peut-être, et c’est beaucoup, se vouent à l’enseignement en tout ; soit, vingt mille, si l’on veut ; mais que deviennent les cinquante mille restant, et combien y en a-t-il qui ne continuent pas les études qu’ils avaient commencées ?

En 1835, sur 3910 examens de médecine il y a eu 571 diplômes de docteur, accordés par les trois facultés de Paris, Montpellier et Strasbourg.

Pour les lettres : sur 5,335 examens il y a eu 3,793 diplômes accordés et 1542 refusés, et cependant que sont ces examens ? J’y ai passé, je le sais.

Voyez les sciences : il y a eu 145 examens sur lesquels 123 diplômes, dont 75 de bacheliers, 48 de licenciés et 2 de docteur ! Que de bacheliers !

C’est devenu une véritable industrie, on voit de tous côtés des manufactures de bacheliers qui en fournissent bien au-delà des besoins de la consommation ; qui les font en trois mois ! en quinze jours ! plus vite qu’on ne fait une commode ou un secrétaire ! Quel abus !

Un père de mes amis qui habite l’Amérique, a amené son fils à Paris pour en faire un bachelier !

Voilà donc chaque année, par suite de notre système d’instruction publique, 50 mille jeunes gens au moins qui étudient des langues qui ne