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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/225

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routes, aujourd’hui est venu le tour des canaux, et vous savez maintenant quelles facilités sont offertes au commerce, à l’industrie, à l’agriculture de ce pays pour le transport et l’échange de leurs produits. Les voies hydrauliques s’y groupent autour de six centres principaux : Manchester, Liverpool, Londres, Birmingham, Bristol et Hull, villes déjà si richement pourvues de routes ordinaires et de chemins de fer ; elles y prennent dans beaucoup de comtés, la place des rivières qui ne sont faites, suivant l’expression du célèbre Brindley, que pour l’alimentation des premiers.

Il nous reste à voir maintenant si notre pays a tiré un parti aussi avantageux de ses cours d’eau naturels, et s’il a su les faire servir, comme en Angleterre, à la viabilité d’un système de navigation artificielle, qui ne craint ni les ensablements, ni les inondations, ni les sécheresses.

En France, messieurs, on s’est précipité, depuis la Restauration surtout, dans les travaux de canalisation, mais on l’a fait d’une manière inintelligente, sans s’assurer par exemple si on aurait toute l’année des quantités d’eau suffisantes ; on a tout fait sur la plus vaste échelle et avec le plus grand luxe. On a entrepris et commencé de tous côtés et on n’a terminé nulle part. Les allocations ont été insuffisantes, et la plus forte partie a été absorbée par des frais d’entretien, d’appointements d’ingénieurs, etc., qui se paient toute l’année alors même que les travaux ne durent que pendant quelques mois. C’est là, Messieurs, l’un des inconvé-