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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/235

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tôt dans une voie plus large : on vient de créer un budget spécial des travaux publics, mais les recettes dont on l’a composé ne se forment que de l’excédant des autres services ; ce qui rend l’avenir des travaux fort incertain, et empêche de rien entreprendre de sérieux sur des bases aussi fragiles.

Chez nous, tout est cause de souffrance et de langueur pour les travaux de routes et de canaux, qui sont soumis aux variations du crédit public et dépendent de la situation plus ou moins prospère du Trésor. Plus habiles que nous, nos voisins en ont rendu l’exécution possible dans tous les temps en les livrant à l’activité et au zèle d’entreprises particulières. Aussi, étudiez l’histoire commerciale de ce pays, et vous verrez que c’est de 1790 à 1805, période qui ne comprend que quatre années de paix et onze d’une guerre désastreuse contre nous, que nos voisins de la Grande-Bretagne ont creusé dans la seule Angleterre plus de 500 lieues de canaux.

Je terminerai cette leçon en vous citant encore une fois l’un des mille inconvéniens de la centralisation administrative absolue. Lorsqu’un conflit s’élève, ce qui arrive trop souvent, entre un ingénieur départemental et le génie militaire, au sujet de la construction ou de la réparation d’une route, d’un pont, d’un canal ou d’une écluse, située dans la zône des servitudes militaires ; on est obligé, après de nombreuses formalités et une interminable filière de bureaux et d’employés, d’en référer aux comités de Paris. « C’est donc là, dit M. Cordier, inspecteur divisionnaire des