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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/249

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le prix au moyen des taxes, et elles n’étaient soumises en conséquence, qu’à un simple droit de balance. Si une exception aux tarifs peut et doit être accordée aux matières premières, c’est la houille qui a le plus de titre à en profiter, elle qui est la matière première de toutes les autres ; elle qui rend à tous, tant et de si grands services.

Et, messieurs, ce serait à tort que l’on croirait faire assez pour nos manufactures en réduisant de quelques centimes le tarif des houilles ; c’est une plus large réforme qui est nécessaire ; il la faut aussi profonde, aussi complète que possible, plus grande même que celle qui vient de subir le tarif des sucres dont les droits seront diminués de moitié à partir de 1838 ; tranchons le mot, il faut la suppression de toute gêne, de toute entrave.

Long-temps on a hésité avant de prendre cette mesure ; il y a trois ans l’administration repoussait toute proposition tendant à faire réduire les droits dont les sucres coloniaux et étrangers étaient chargés, l’année dernière on reconnaissait la convenance, la nécessité même d’une diminution, mais on reculait encore ; cette année enfin l’on s’est décidé, et l’administration n’a pas attendu d’avoir la main forcée par les chambres pour prendre l’initiative d’une réforme dont nous recueillerons tous de si grands avantages. Je ne doute pas, Messieurs, que la houille ne soit d’ici à peu de temps l’objet d’une mesure semblable ; déjà même on a fait quelque chose, mais trop peu et d’une manière trop timide, aussi sera-t-on obligé d’y revenir bientôt.