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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/259

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croissant en raison géométrique de cette profondeur. D’un autre côté, il y a une foule d’accidents difficiles à prévoir : les éboulements, les inondations et le feu grison on inflammation spontanée du gaz hydrogène carbonné qui sort de la houille, et dont les dangers ne sont pas toujours prévenus par la lampe de sûreté de Davy. Les chances de destruction sont tellement probables qu’il n’a pas encore été possible de trouver une compagnie qui ait voulu assurer une houillère contre le feu, l’eau ou les éboulements.

Les ouvriers, pour consentir à vivre à une profondeur de 8 à 900 pieds et quelquefois de 1800 pieds, comme à Sunderland, exigent aussi des salaires plus considérables. Ces hommes ne sortent que tous les 15 jours ou tous les mois ; c’est une véritable race cyclopéenne, curieuse, si l’on vent, sous le point de vue pittoresque, mais souffrante et qui exige une plus forte compensation à ses peines. Ils ne peuvent pas sortir plus souvent, parce que ces puits si profonds sont en zig-zag, et qu’il faut une demi heure ou trois quarts d’heure pour monter deux ou trois hommes, opération qu’il serait impossible de faire tous les soirs pour une population si nombreuse, sans des dépenses encore plus considérables que celles qu’exige l’augmentation du salaire.

Tout, comme vous voyez, concourt à mettre les houillères anglaises dans des conditions défavorables, sans compter la cherté des terrains et l’énormité du capital engagé ; plus de 300 millions de francs ont été employées en travaux, en ma-