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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/285

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seul agent de la fabrication du fer, le charbon de bois coûte 6 fr. 16 c. le quintal métrique, la houille ne revient qu’à 2 fr. 28 c. !

Tant que l’industrie du fer était peu développée et que nos forêts étaient nombreuses et bien peuplées, il a pu être convenable de faire usage du bois dans une aussi grande proportion, mais aujourd’hui qu’une grande partie de nos bois a été défrichée il serait à la fois prudent et économique d’abandonner ce mode de fabrication pour adopter la houille. Il y aurait en outre un grand intérêt à ménager nos forêts dont le défrichement nuit beaucoup à l’agriculture en la privant des sources qui lui sont nécessaires pour les irrigations, et en laissant ses champs et ses prairies à la merci des vents qui se brisaient autrefois contre nos chênes et nos sapins séculaires.

Quel préjudice ne résulte-il pas encore de cette état de choses pour notre marine marchande et pour celle de l’État ; car, il ne faut pas se le dissimuler, la loi qui a cru protéger et encourager l’industrie du fer n’a profité en définitive qu’aux propriétaires de bois. Il ne faut pas certes des études bien sérieuses et bien longues, un génie bien transcendant pour être propriétaire de forêts, et cependant ce sont ces derniers qui ont réalisé les bénéfices que la loi se proposait d’assurer aux maîtres de forges. La protection n’a servi de cette manière qu’à augmenter les revenus d’une certaine classe d’individus presque complétement oisifs, et dont les récoltes sont toujours sûres et abondantes.