Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pourquoi donc alors n’a-t-on pas changé la loi, lorsqu’on a reconnu qu’elle était mauvaise et qu’elle manquait son but ? C’est, Messieurs, que l’État lui-même est un gros propriétaire de la classe de ceux dont je viens de vous parler ; c’est que les membres les plus honorables et les plus influens des deux chambres sont dans la même position. Et Messieurs, vous le savez, la meilleure volonté, le zèle le plus ardent pour les affaires du pays, ne vont pas toujours jusqu’à faire sacrifier ses propres intérêts. C’est là ce qui explique comment il a pu se faire qu’un état de choses aussi déplorable se soit maintenu și long-temps.

Vous serez étonnés peut-être que les maîtres de forges ne se soient pas récriés contre cette loi soi-disant protectrice de leur industrie, qui n’avait d’autre résultat que de leur faire payer fort cher une matière première indispensable. Ce silence de leur part s’explique facilement : ils se sont fait eux aussi propriétaires de bois, et ils ont obtenu de cette profession si facile à remplir, des bénéfices bien autrement considérables que ceux qu’ils auraient pu retirer de l’exercice de leur industrie, rendue pénible par la concurrence, et le besoin chaque jour renaissant de nouvelles améliorations et d’économies plus sévères.

Il est arrivé de là que les maîtres de forges, satisfaits de leur position, n’ont rien ou presque rien fait pour perfectionner leurs procédés ; qu’ils sont restés, sous beaucoup de rapports, inférieurs aux étrangers, et qu’ils ont demandé eux-mêmes