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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/287

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le maintien d’une législation qui leur rendait au centuple d’un côté ce qu’elle leur faisait perdre de l’autre.

Malgré le nombre et la puissance de nos gisemens, malgré l’abondance de nos mines de houille, l’industrie du fer, si arriérée encore, ne suffit pas à la consommation intérieure ; et nos fabricans de machines, nos mouleurs sont obligés d’aller demander à l’Angleterre, à la Suède, des fers et des fontes que nous ne produisons pas, et qu’il nous serait si facile d’obtenir au moyen de certains mélanges de charbon de bois, de coke et de houille, de fonte des diverses provenances, d’opérations préliminaires, telles que le lavage et le grillage, mieux dirigées et plus généralement répandues.

La question du combustible n’est pas la seule qui importe à l’industrie du fer ; je vous ai déjà signalé l’influence des transports sur le prix de la houille : elle n’est pas moins grande sur celui du fer. La difficulté des communications, l’irrégularité de nos cours navigables, les frais énormes qui en résultent, sont pour un grand nombre de nos usines, même pour les mieux placées, une cause de ruine ou tout au moins d’insuccès. Vous avez vu que les transports formaient la moitié du prix des minerais ; ils entrent pour une proportion bien plus forte dans celui du combustible qui est à la production du fer comme 325 à 1,000. Les minerais si riches et si excellens de l’Arriège sont, je vous l’ai dit, transportés à dos de mulet ; les difficultés de la navigation du Lot paralisent pour Decazeville les avantages que cet établisse-