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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/290

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et à froisser quelques amours propres ; croyez, messieurs, que je ne fais qu’obéir aux exigences de mon sujet, et à l’habitude dont je ne me départirai pas, de dire à nos industriels les vérités que je crois devoir leur être utiles.

Au premier rang des causes de notre infériorité métallurgique en ce qui touche le fer, je placerai la condition sociale de ce genre d’usines, généralement fondées par actions, gouvernées par des gérants et pourvues d’un état-major dispendieux, hors de proportions avec les besoins réels des entreprises. Une longue expérience a prouvé qu’on ne pouvait pas attendre d’un gérant, quelles que fussent sa probité et son activité, une surveillance aussi exacte, et une sollicitude aussi vive que celle d’un propriétaire sérieusement responsable, travaillant avec ses propres capitaux, et par conséquent intéressé à tous les perfectionnements, à toutes les économies. C’est en cela d’abord que nos usines à fer different de celles de l’Angleterre, qui appartiennent non à des sociétés mais à des particuliers, et qui indépendamment d’une foule d’autres avantages, ont celui d’être administrées de la manière la plus utile, avec la moindre dépense possible. Nos établissements métallurgiques ont en outre contre eux la surveillance d’un conseil d’administration qui se réunit habituellement dans la capitale, loin du foyer des travaux, et qui n’est pas toujours composé des hommes les plus compétents.

Une seconde cause d’infériorité pour nos usines à fer est due à l’emploi presque exclusif du char-