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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/291

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bon de bois. Veuillez vous rappeler, Messieurs, la différence que je vous ai signalée dans la dernière séance, entre le capital employé en charbon de bois, et celui qui est représenté par le prix de la houille : 33 millions d’une part, 6 ou 7 millions seulement de l’autre ; or, si vous considérez la différence qui existe entre le prix du charbon de bois et celui du charbon de terre, vous concevrez facilement comment les fabricants qui se servent de la houille sont dans une position beaucoup plus favorable que ceux qui se servent du bois. Le tarif des houilles ajoute encore aux difficultés dont sont environnés les maîtres de forges, et j’ai à vous signaler une difficulté nouvelle jusqu’ici à peine entrevue, qui vient de l’imperfection vraiment honteuse de nos procédés de carbonisation du bois. Ceux d’entre vous qui ne sont pas tout-à-fait étrangers à cette question, auront pu remarquer avec quelle négligence et quel esprit de routine sont conduites les entreprises de fabrication de charbon. Les procédés employés sont encore dans l’enfance ; on perd souvent 5, 10, 15 et 30 pour cent de la valeur du bois ; on recueille mal ou on néglige tout-à-fait une foule de produits qui résultent de la carbonisation, et on augmente ainsi en pure perte le prix des charbons qui fait hausser à son tour le prix de revient des fers. Le dommage qui résulte de cet état de choses à peu près général est tellement considérable que j’ai la conviction qu’on pourrait fonder une très belle industrie par