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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/323

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«....À ce titre il est denrée de première nécessité ; à ce titre, quand même on adopterait l’idée de favoriser les manufactures par des prohibitions, le fer ne devrait jamais y être assujetti.

Défendre l’entrée du fer étranger, c’est donc favoriser les maîtres de forges, non pas seulement comme dans les cas ordinaires de prohibitions, aux dépens des consommateurs nationaux ; c’est les favoriser aux dépens de toutes les manufactures, de toutes les branches d’industrie ; aux dépens de l’agriculture et de la production des subsistances, d’une manière spéciale et encore plus directe que l’effet de toutes ces autres prohibitions dont il faut avouer qu’elle se ressent toujours ».

Ce que Turgot disait il y a 65 ans nous le répétons aujourd’hui ; les arguments qu’il combattait sont ceux qu’on nous oppose ; voyez comme il traite la question des qualités.

« J’ajouterai ici deux considérations qui me paraissent mériter votre attention.

L’une est qu’un grand nombre d’arts n’ont pas besoin seulement de fer, mais de qualités différentes et adaptées à la nature de chaque ouvrage. Pour les uns, il faut du fer plus ou moins doux ; d’autres exigent un fer plus aigre, les plus importantes manufactures emploient de l’acier et cet acier varie encore de qualité ; celui d’Allemagne est propre à certains usages, celui d’Angleterre est plus précieux à d’autres. Or il y a certaines qualités de fer que le royaume ne fournit pas et qu’on est obligé de tirer de l’étranger. Ce serait perdre ces manufactures, ce