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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/330

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tord mieux que les machines à filer. Mais ce procédé ennuyeux et incomplet n’a point été employé en Europe. Dans le comté de Lancastre, au commencement du 18° siècle, la trame seule des tissus était en coton ; la chaîne était en lin d’Allemagne, et le coton seul servait surtout pour des mèches de chandelles. Du reste, le cardage se pour faire faisait à la main, le filage au rouet et le tissage au moyen d’un simple métier de tisserand. Les produits de cette fabrication portaient le nom de futaines, et le tisserand qui n’était souvent qu’un simple paysan, qui s’était procuré lui-même la matière première, les vendait écrus aux marchands de Manchester.

En 1740, ceux-ci commencèrent à donner les chaînes et le coton aux tisserands ; lorsque les futaines leur étaient rendues, ils les teignaient eux-mêmes, et les portaient ensuite à dos de cheval dans les principales villes du royaume, et les vendaient aux boutiquiers qu’ils rencontraient sur la route. En 1733, Watt inventa, dit-on, une machine pour filer le coton ; deux fabriques furent construites à Birmingham et à Southampton ; mais elles échouèrent et on n’a aucun vestige de ces machines.

En 1760, on adopta le mode de la navette imaginé en 1738, par John Kay pour donner plus de largeur à l’étoffe. C’est dans cette même année que Robert Kay, fils de celui-ci, inventa la boîte à coulisse au moyen de laquelle le tisserand peut se servir alternativement de trois navettes contenant chacune une trame de différente couleur,