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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/358

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vail du coton ; le tissage mécanique tend à prendre chaque jour de nouveaux développements ; déjà même en Angleterre il remplace presque partout le tissage à la main. Celui-ci est préférable pour les tissus fins, l’autre offre d’importantes économies pour les étoffes ordinaires : calicots, petit teint, etc. C’est pourquoi les Anglais, qui travaillent surtout pour la grande consommation l’ont adopté ; ils y ont été aussi amenés par la cherté de la main d’œuvre chez eux, qui leur fait préférer un travailleur mécanique docile, sûr et infatigable, à un autre quelquefois exigeant et souvent armé pour soutenir ses prétentions. En France, vous le savez, les capitaux nécessaires pour établir un tissage à la mécanique, sont rares et coûteux, tandis que le travail y est offert à bas prix : cette différence de position explique la préférence que les deux pays ont donnée aux deux systèmes opposés ; mais il n’en sera pas long-temps ainsi ; chaque jour en effet nous nous rapprochons davantage de l’organisation anglaise : les capitaux se réunissent par l’association et la rétribution du travail augmente avec les développements de l’industrie. L’état actuel ne subsistera qu’autant que nous ne travaillerons que pour notre propre consommation ; il changera certainement aussitôt que nous songerons sérieusement à fabriquer pour l’exportation.

Outre la question des capitaux et celle des tarifs, il en est une autre encore qui s’oppose à l’adoption immédiate par nos manufacturiers du tissage à la mécanique : il entre dans la confec-