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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/359

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tion de ces métiers une assez grande quantité de fonte dont nous avons vu que le prix était plus élevé chez nous qu’en Angleterre : de plus il faut un moteur au combustible, et nous trouvons encore les mêmes questions, les mêmes embarras que pour la filature. Jusqu’à ce que toutes ces questions soient résolues et ces embarras levés, nous ne pouvons pas espérer de voir le tissage à la mécanique s’établir en France ; on n’en fera que peu d’usage. Et cependant combien ne serait-il pas à désirer qu’il en fût autrement. Les métiers mécaniques font surtout à bon marché les toiles ordinaires, les plus grosses étoffes, c’est-à-dire celles qu’achète le pauvre. Quand donc avec le système actuel, pourra-t-il avoir sa douzaine de chemises, du linge blanc pour sa table, et des robes simples, mais propres et faciles à renouveler, pour sa femme et pour ses filles. Car, Messieurs, tel est le but que la science doit toujours se proposer : faire jouir les masses de ses découvertes les plus précieuses ; les faire sortir du malheur et des privations pour les conduire au bien-être et les mettre à même d’y atteindre. Je crois qu’un résultat semblable est promis au système de tissage par la mécanique ; je crois qu’il lui est réservé d’améliorer le sort des ouvriers en diminuant le prix des objets de leur consommation, et en augmentant celui de leurs salaires. En effet, quand tout le travail matériel sera fait par des machines, il ne restera plus à l’homme que des travaux intelligents ; ce ne seront plus ses bras qui auront besoin d’être forts, mais sa tête qui devra