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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/371

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çaises font les deux tiers de la consommation de nos manufactures ; un tiers seulement vient de l’étranger, et sur ce tiers les soies italiennes entrent pour les neuf dixièmes. Parmi les soies nationales qui se consomment à Paris, on remarque celles du Languedoc que les commerçants vont chercher à Saint-Paré, à Alais, à Ganges et à Valleraugues. Je viens de vous dire que la soie de France passait pour la meilleure du monde ; voici un fait qui vient à l’appui de mon assertion : en 1795, époque à laquelle les ascensions aérostatiques étaient, comme de nos jours, à la mode, on fut conduit à faire des expériences sur la résistance des ballons, et l’on trouva que les organsins de France avaient sur ceux du Piémont une supériorité de résistance de 25 pour 100. Depuis cette époque de nouvelles expériences ont été faites, et M. Boucher a trouvé que 740 brins de soie de France pouvaient soutenir un poids de 26 livres, tandis que le même nombre de brins de soie de Nice ne pouvaient supporter une traction supérieure à 20 livres.

Les principaux centres de la fabrication française sont : Lyon, Avignon, Nîmes, St.-Chamond et Saint-Etienue ; et chacune de ces villes présente une spécialité bien déterminée. Lyon seul occupe quaraúte mille métiers et produit une valeur de cent millions : elle consomme douze centmille kilogrammes de soie brute. Les progrès des mœurs et de la richesse publique, la tendance constante qu’a l’homme civilisé pour tout ce qui ajoute à son bien être, ont augmenté de beaucoup la consommation des soies en Europe, et cet accroissement