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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/372

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considérable a fait monter très haut le prix de la matière première ; cependant cela n’a pas empêché cette industrie de s’établir en Suisse, en Saxe, en Prusse, en Autriche et surtout en Angleterre.

En Suisse, la fabrication s’est éparpillée aux environs de Zurich, qui compte aujourd’hui douze mille métiers : en 1814 elle en avait à peine quatre cent !

En Prusse, il y a maintenant quarante mille métiers, et la ville de Berlin à elle seule en compte trois mille.

En Autriche, on évalue le nombre des métiers à vingt-quatre mille.

En Italie, Gênes n’a guère que huit cents métiers, la Toscane quatre mille, Milan quatre mille, et toutes les autres parties de l’Italie environ dix mille.

Il m’a été impossible de me procurer un chiffre exact ou au moins à peu près raisonnable pour le nombre des métiers qui fabriquent la soie, dans l’Inde. Quant à l’Angleterre, j’ai été plus heureux, et je vais vous communiquer une statistique, sinon complète, au moins suffisante pour l’appréciation que nous avons à faire ce soir.

Le nombre des métiers était à Manchester, avant la levée de la prohibition, que les lois anglaises prononçaient contre nos soieries, de cinq mille cinq cent, tant pour les produits de scie pure que pour ceux qu’on appelle mi-soie ; aujourd’hui, peu d’années se sont pourtant écoulées, et le chiffre a déjà monté à vingt mille. Le moulinage employait, en 1828, vingt-et-un mille bo-