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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/375

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prohibition. Pour assurer la prospérité aux établissements de Spitalfields, le gouvernement prohiba toutes les soieries, même celles de la Chine, en 1701. Aussi y a-t-il eu peu de progrès dans cette fabrication pendant tout le dix-huitième siècle et la première partie du dix-neuvième. Mais en 1824, un homme éclairé, M. Huskisson, qui occupait le ministère du commerce, persuada au parlement qu’il était dans l’intérêt bien entendu de la consommation et de la production anglaise de remplacer la prohibition par un simple droit. À partir du 5 juillet 1826 toutes les prohibitions furent levées, et les soies n’eurent plus à payer qu’un droit de trente pour cent ad valorem. Il en est résulté ce que j’ai déjà eu occasion de vous dire : en dix ans on a fait la marche d’un siècle. Les fabriques étaient éparpillées à Spitalfields et autour de Londres, et l’on ne voyait partout, comme aujourd’hui à Lyon, que misère et saleté. Aujourd’hui Manchester, Coventry, Derby, Norwich, Yarmouth, Glasgow, Paislay, prospèrent et s’enrichissent. Il y a quelques années, on essayait un système de tissage des foulards à la mécanique à Manchester, et maintenant Glasgow produit avec ce procédé rapide des gros de Naples qui se répandent tous les jours.

Les progrès de la fabrique de Zurich ne sont pas moins remarquables. Zurich ne faisait en 1814 que du florence et des articles légers ; il y joint aujourd’hui la fabrication des façonnés non seulement pour la consommation de la Suisse, mais encore pour l’exportation. C’est à Zurich comme à