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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/376

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Lyon, comme à Manchester, que vont s’approvisionner maintenant les marchands d’Allemagne, de Russie, d’Amérique, d’Italie, etc. Dans ce pays, la vie est économique, parce que le fisc prélève peu d’impôts sur les objets de première nécessité, et n’invoque point les théories de la douane et des tarifs protecteurs. En outre, les entrepreneurs qui ont les capitaux à bas prix et qui peuvent travailler en grand, ont eu le bon esprit de diminuer les frais et les pertes en concentrant davantage leur fabrication. Il n’y a que vingt-cinq fabricants à Zurich pour dix mille métiers ; à Lyon il y en aurait cent, c’est-à-dire dix fois plus, qui prélèveraient leur profit sur le travail de l’ouvrier et la dépense du consommateur. Bien que la ville offre de grands avantages sur nos centres de fabrication, les métiers s’éparpillent dans les campagnes. On en compte beaucoup aux environs de Bâle ; à Crevelt et à Erbersfeld nos fabricants trouvent déjà des concurrents pour les petits velours et les petits rubans.

Maintenant, messieurs, que vous pouvez juger de l’importance des rivales avec lesquelles la fabrique française doit désormais lutter, je vais vous donner un aperçu rapide de sa situation. Je vous ai dit que les soies françaises formaient les deux tiers de la consommation de nos manufactures et qu’un tiers seulement, sur lequel les soies d’Italie entrent pour les neuf dixièmes, nous venaient de l’étranger. Cette importation a été :

En 1830 de
710,860 kil.
      1831
524,780