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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/413

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de 50 millions ; à Sédan, au contraire, l’usage est de vendre à 12 mois, de sorte qu’il faut 20 millions de capitaux de roulement pour faire 20 millions d’affaires. Ce mode de traiter est éminemment vicieux, et explique comment la fabrique de cette ville est en souffrance, et ne peut supporter la concurrence que lui font ses rivaux de France, de Belgique et de Prusse.

Louviers. C’est de cette ville dont je vous disais tout-à-l’heure que la décadence était due à sa persistance à suivre d’anciens et mauvais errements, et à ne travailler que pour les classes riches. Elle a sous ce rapport plusieurs points de contact avec la ville de Sédan, dont je viens de vous parler : comme elle, elle commence à entrer dans la voie des réformes ; mais ce n’est qu’après de dures leçons et grâce à une expérience chèrement acquise.

Les fabriques de Louviers produisent chaque année 12 à 15,000 pièces de draps de 40 aunes, dans les prix moyens de 30 à 35 fr. On n’en fait plus que rarement de 35 à 65, et on n’en fait encore que très peu de 18 à 20. La fabrication totale est d’environ 15 millions de francs.

Les moteurs employés à Louviers consistent surtout en cours d’eau, qui ont le grave inconvénient de tarir plusieurs mois de l’année, ce qui arrête les travaux. Une force hydraulique de 6 à 700 chevaux n’est employée que pour 3 ou 400, qu’il faut réunir aux 80 chevaux environ que fournissent ensemble 6 machines à vapeur. Les fabriques occupent 600 ouvriers, dont les salaires sont