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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/424

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de Reims ; la réduction du droit pourrait redonner à cette fabrication son ancienne importance.

Les mérinos ont fait des progrès surprenants depuis l’époque de leur création, il y a 25 ans ; ce qui, à cette époque, coûtait 50 fr. ne vaut plus aujourd’hui que 8 fr. Le peignage de la laine, la filature, le lissage, les apprêts, tout s’est perfectionné, et assure à la production française une supériorité marquée sur celle de Saxe, de Belgique et d’Angleterre.

Quelque grands que soient les progrès, il en est cependant encore qu’il importe de ne pas négliger ; quelques vices d’organisation industrielle sont à détruire ; quant aux autres, ils sont du fait de l’administration et se rapportent toujours à sa déplorable loi de douanes. Les vices d’organisation consistent dans l’oubli d’une importante vérité économique ou plutôt dans sa fausse application. Les fabricants rémois ont confondu l’éparpillement qui augmente les prix de revient avec la division du travail qui les diminue. Quelques mots d’explication, et notre remarque pourra devenir profitable non-seulement pour Reims, mais encore, pour Lyon et quelques autres villes.

En Saxe, la laine ne passe que dans deux fabriques avant d’arriver à la consommation. Le filateur achète la laine en toisons, la peigne et la file ; le fabricant d’étoffe achète les filés, les tisse, les teint, les apprête lui-même, et les expédie sur les marchés où ils doivent être vendus. En France, au contraire, à Reims par exemple, il y a le marchand de laine, le peigneur, le filateur, le fabri-