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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/425

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cant de tissus, le teinturier, l’apprêteur, l’entrepositaire et le négociant, qui forment autant d’intermédiaires séparés qui prélèvent tous un profit sur la marchandise à ses divers états, ce qui élève naturellement les prix de revient dans une proportion notable ; le même vice existe à Lyon dans la fabrication de la soie, et je vous l’ai signalé. Sans doute il y a des avantages de perfection et d’économie à faire faire le peignage, la filature, le tissage, la teinture, l’apprêt, par des ouvriers différents, et qui ne font absolument que cela ; mais ces ouvriers peuvent et doivent être réunis dans une même fabrique, afin qu’à leurs salaires il ne soit pas ajouté plus d’un, ou au plus deux bénéfices de fabricant, et non pas six ou sept.

Le tort qu’une mauvaise loi de douane fait à l’industrie est incalculable, et nous en trouvons encore ici une preuve affligeante. Quelle que soit la monotonie de mes continuelles redites à cet égard, je ne puis m’empêcher d’y revenir encore ; peut-être obtiendrons-nous par lassitude, ce que la raison et la logique n’ont pu faire.

L’époque de la création des fabriques de mérinos, en Saxe, remonte à 1819 ou 1810 environ. Pendant plusieurs années elles végétèrent ainsi, mais lorsque vint la loi qui frappait d’un droit de 33 % l’introduction des laines de ce pays en France, l’impossibilité où furent nos industriels d’en acheter suivant leurs besoins, força les fabricants saxons de les employer, et bientôt leur production prit des développements considérables. Ils vinrent en France acheter des machines sem-