Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cachemires, mais il fallait encore connaître les procédés dont les Indiens faisaient usage ; aussi avant de vous raconter le troisième succès de nos fabricans, je vous demande la permission d’entrer dans quelques détails sur le duvet de cachemire.

Ce produit que le commerce reçoit par les ports de Russie, ou directement de l’Inde et de la Perse, provient des pays habités par diverses tribus de peuples nomades : tels que ceux du grand et du petit Thibet, les Kirghis, les Kalmoucks, etc., mais surtout de la vallée de Cachemire, comme il résulte des observations du voyageur anglais Turner, et du savant orientaliste M. Amedée Jaubert.

Le duvet se détache naturellement de dessus le dos de certaines chèvres (d’autres disent d’un chameau, d’autres d’un mouton ; sans vouloir trancher la question, je penche pour les chèvres) dans les mois de mars, d’avril et de juin. On le récolte avec des peignes à larges dents qui enlèvent les flocons légers retenus par le grand poil ou jarre. Le duvet brut est gris, fin et soyeux, élastique et gras au toucher, susceptible de devenir d’une blancheur égale à celle de la plus belle laine. L’essor qu’ont pris les manufactures de cachemires français ont déterminé des achats de plus en plus considérables en Perse et en Tartarie, et les prix ont subi une progression décroissante dont voici la marche :

1813
80 à 100 fr. le kilog.
1824
20 à   24 idem.
1836
  7 à    11 idem.