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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/440

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De sorte que le produit qui valait, il y a 25 ans, c’est-à-dire, à l’époque à laquelle a été créée l’industrie des cachemires, la somme énorme de 100 francs le kilogramme, ne vaut plus maintenant que 7 à 8 fr. dans les années abondantes, et que 10 à 11 dans les années peu productives, comme celles de 1835 et 1836. Le seul point par lequel le duvet de cachemire entre en Europe est la Russie où il arrive par caravannes ; il se vend à la foire du Nidji-Novogorod et sur les marchés de Macarief et de Moscou. M. Ternaux conçut, en 1819, le projet de faire venir en France des chèvres de Cachemire ; cette idée, favorablement accueillie par le duc de Richelieu, alors premier ministre, fut heureusement exécutée par M. Amedée Jaubert, dont je vous ai déjà parlé. De son côté, le gouvernement, voulant faciliter la comparaison et l’amélioration des races d’animaux précieux, fit, vers la même époque, venir d’Angleterre des chèvres à duvet, amenées dit-on de l’Inde en Écosse en 1812 par un officier de la marine anglaise qui les avait achetées dans la Tartarie. Mais il paraît que ces animaux différaient essentiellement de ceux introduits en France par M. Jaubert.

Les chèvres asiatiques s’acclimatèrent assez bien à Toulon, à Perpignan, dans les Pyrénées, dans les Alpes et dans les Vosges, et le gigantesque projet de M. Ternaux, à qui l’industrie française est tant redevable, se trouvait complètement réalisé. Des essais d’éducation furent tentés dans plusieurs fermes, et M. Polonceau était