Aller au contenu

Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/493

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

libre de recevoir ou de repousser nos produits, qu’avec nos anciennes possessions contraintes à les recevoir ; tandis que Nantes et Bordeaux qui ont continué leurs vieilles relations voient leurs quais et leurs ports déserts.

Si l’industrie du sucre de betteraves n’avait à lutter, quant à la question de l’impôt, que contre les réclamations des colonies et des ports de mer, on voit quelle mesure devrait être prise. En effet, ce n’est pas l’établissement d’une taxe sur la production indigène qui sauvera les colonies, elles souffrent d’un autre mal que cette concurrence ; c’est une maladie chronique ; un vice d’organisation, qui les a plongées dans l’état de dépérissement où elles sont arrivées ; elles ne peuvent guérir qu’à la condition de se reconstituer, de s’établir sur de nouvelles bases. Au travail esclave, elles doivent substituer le régime de la liberté ; l’usure qui les ruine, doit disparaître devant une réforme financière qui supprimera le taux d’intérêt légal ; le système hypothécaire et tous ses abus, doit faire place à un régime différent qui permette en quelque sorte de mobiliser le sol. Les colonies doivent également se joindre aux métropolitains pour obtenir une réforme de douane qui dégrève la marine des frais qu’elle supporte, et diminue par là son fret ; les liens de monopole qui les unissent à la France devraient aussi être relâchés, car il n’est pas juste de les empêcher de vendre et d’acheter là où elles y trouvent le plus d’avantages. Comme cela seulement, les colonies peuvent améliorer leur position et se