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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/516

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bourse, et c’est au grand air que les négocians font les affaires ; exposés au mistral, à la poussière ou à la pluie. Marseille n’a ni bassin de carénage, ni docks, ni hangars couverts ; et les huiles, les potasses, les soudes, les soies, les cotons, séjournent sur les quais des semaines entières, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse le soleil de Provence. Enfin Marseille a encore un port d’une saleté proverbiale et qui ne le cède, dit-on, en rien à celui de Constantinople.

Au nombre des améliorations à faire à Marseille, je place encore la suppression du lazaret, qui entrave plus qu’on ne pense le développement général du commerce. C’est là sans doute un ancien usage qui a son côté respectable, mais dont les effets nuisibles sont aujourd’hui incalculables. En effet, des cargaisons entières séjournent 30 ou 40 jours dans le lazaret, et y paient un droit de 25 centimes à a francs le sac, selon la grandeur. Les hommes y sont lavés, purifiés et parfumés moyennant finances, à raison de 2 fr. quand on emploie des parfums ordinaires, et 4 fr. 50 quand on emploie des parfums extraordinaires. Le médecin croit toujours qu’il est nécessaire d’employer ceux-ci pour les nouveaux arrivans, et il se garde bien d’économiser ses visites, qui sont toujours comptées à raison de 4 francs. C’est sous l’influence de ces abus et de cette tendance fiscale que le lazaret en est venu à occuper le quinzième de l’emplacement de la ville.

Tel est, Messieurs, le mauvais côté de la situation actuelle de Marseille, celui vers lequel les