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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/93

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seule propriété du pauvre, est donc un capital qui lui rapporte ; et quand chez nous la prospérité des notaires et des gens de loi est un thermomètre assuré de la détresse des campagnards, qui d’ailleurs ont peu de loyer et peu d’octrois, la circulation à bon marché des capitaux en Écosse, fait que la terre peut être exploitée avec le tiers du capital nécessaire ailleurs, de sorte qu’on évite l’exagération du capital agricole et la perte des intérêts.

Les grandes banques sont pour les grandes maisons de commerce ; les banques d’Écosse sont les banques des petits cultivateurs : avec les secours qu’elles leur procurent, ils peuvent acheter sans intermédiaire. Jugez donc de ce que pourrait être en France une banque limitée, fonctionnant avec un capital modeste dans chaque arrondissement. Quels progrès n’a pas faits l’Écosse, cette autre Vendée de l’Angleterre sous un ciel dur et sévère ! quelles routes ! quelles auberges ! quels jolis villages ! et dans notre Picardie et notre Beauce si riches, quelle malpropreté ! quels pitoyables chemins vicinaux !… Que nous manque-t-il donc pour ressembler à nos voisins et pour les surpasser même ? La circulation des capitaux, une Banque d’Écosse dans chaque arrondissement combinée avec la caisse d’épargne. Oh ! si jamais nous arrivions là, vous verriez bientôt les agriculteurs triompher de la fâcheuse position de certaines-localités, et obtenir des résultats vraiment extraordinaires là où le climat viendrait en’aide à un bon système de crédit. Ne fait-on pas