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Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/94

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des prodiges dans la Dordogne, et M. le général Bugeaud n’est-il pas parvenu à retirer d’immenses profits de terrains incultes auxquels on avait pour ainsi dire renoncé ? Les paysans de ce pays, prévenus d’abord, l’imitent aujourd’hui et la luzerne pousse maintenant sur une terre que couvraient naguère des buissons.

La circulation des capitaux dans les campagnes n’est point encore une question résolue ; mais je suis convaincu qu’elle est non-seulement possible dans l’avenir, mais que cet avenir est prochain. Que nous faut-il donc ? un certain degré d’énergie et d’économie capable de faire naître partout la confiance, pour que l’on arrive à la fortune, et, comme dit avec beaucoup d’esprit un économiste, pour que le péché originel de pauvreté reçoive le baptême du crédit. Toutefois ne nous flattons pas trop ; quel est celui de vous qui se chargerait de placer un effet sur Brives la Gaillarde, La Palisse ou Landernau ? Nous envoyons toujours de l’argent par la poste, et vous savez que nos diligences sont encore arrêtées par les voleurs. Les Banques et la circulation bien entendue ne permettent pas aux Écossais et aux Anglais des anomalies semblables, et il n’y a pas un coin du territoire qui ne soit vivifié par le crédit.

L’établissement des Banques d’Écosse a facilité dans ce pays d’une manière remarquable la solution du grand problème social qui agite les sociétés modernes. En France et en Angleterre, il y a des privilégiés qui achètent le travail, et une