Aller au contenu

Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
194
LE SATANISME ET LA MAGIE

Dégoûtantes pratiques, mais non inutiles, car Montespan, en disgrâce, le lendemain d’une messe regagnait, on eût dit par miracle, le cœur de Louis XIV. Seule son ambition dernière fut déçue ; convoitant le diadème, elle ne conquit que le roi.

Quand se inabille l’affreuse courtisane, non contente de cette cérémonie où Satan lui transmit ses pouvoirs — ô blasphémante ironie ! — par l’obéissante humiliation du Christ, elle emporte une arme qu’elle croit plus sûre que son inexorable désir, le mélange effroyable du calice où, pour grandir la royale concupiscence, s’ajoute du rut masculin et féminin, du sang mensuel et de la farine. — Pate conjuratoire ! tel était le pharmaceutique nom de cette innomable potion.


Il semble que l’athéisme et le scepticisme moderne aient exalté la messe noire au lieu de l’anéantir.

Si la religion dépérit, le mysticisme se relève, et le culte de Satan c’est du mysticisme encore.

Jésus, décloué de sa croix qui est son trône, son auréole dégrafée de son front douloureux, brille d’un éclat plus fauve, on dirait, qu’aux premiers soirs d’après le calvaire et l’ensevelissement. Blasphémé de tous, par les catholiques pourris et par les renégats impudents, il grandit sous l’universel outrage, plus vigoureux et plus vivant d’être massacré sans cesse et par d’innombrables adversaires.

Il semble que les grands jours prédits du combat acharné et décisif entre saint Michel et le Dragon appartiennent à nos temps.

Du choc de ce nouveau Satan contre Jésus, jaillit un