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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/100

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Robert, resté seul, se demanda s’il avait rêvé. Il ne pouvait pas s’accoutumer à l’idée que sa situation venait de changer d’un coup de baguette et qu’il devait ce miracle de féerie à ce gros garçon que le hasard avait jeté sur son chemin, la veille, et qui tenait déjà tant de place dans sa vie. Il n’en était pas encore à se féliciter de l’avoir rencontré, mais il n’était déjà plus aussi fermement résolu à refuser sa part d’un bénéfice assez mal acquis. Il se disait qu’avec cet argent, il pourrait se libérer d’une dette qui lui pesait et cela sans être obligé d’affliger sa mère, en hypothéquant leur bien.

En attendant qu’il se décidât, il fallait lui écrire, le jour même, afin que sa lettre arrivât en même temps que celle de M. Labitte et Robert n’avait pas de temps à perdre. Il suivit donc le conseil de Gustave et il rentra chez lui par le chemin le plus court.

En y arrivant, il y trouva une lettre qu’on y avait apportée pendant son absence et dont l’écriture lui était inconnue. Il la décacheta sans empressement et il ne fut pas peu surpris d’y lire ceci :

« Il faut absolument que je vous parle. Si vous me portez quelque intérêt, venez demain à deux heures aux Tuileries, sur la terrasse du bord de l’eau, près de l’Orangerie. »

C’était signé : Violette.