Aller au contenu

Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III

Le mois de février touchait à sa fin et on sentait déjà l’approche du printemps. Le soleil un peu pâle de la saison brillait dans un ciel sans nuages et l’hiver semblait faire ses adieux aux Parisiens, en leur concédant une journée tiède et sereine, après tant de bourrasques et de frimas.

C’était un temps fait à souhait pour la promenade et pour les rendez-vous en plein air.

Tous les privilégiés que le labeur quotidien n’enchaîne pas à leur bureau ou à leur boutique s’étaient répandus par les rues. Des femmes élégantes flânaient à pied devant les étalages des bijouteries de la rue de la Paix, et l’avenue des Champs-Élysées était encombrée d’équipages qui montaient vers le bois.

À deux heures moins le quart, Robert de Bécherel entra dans le jardin des Tuileries par la rue de Rivoli, et le traversa au pas accéléré pour arriver à la terrasse du bord de l’eau.

La veille, après avoir écrit à sa mère une lettre plus courte qu’il n’aurait fallu, il avait passé sa