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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/137

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pas à bras ouverts, mais il y a peut-être ou il y aura plus tard un gros héritage à recueillir.

— Je suis heureux de vous entendre parler ainsi, car je suis décidé à entrer en campagne immédiatement.

— Violette t’a-t-elle donné quelques indications qui puissent te mettre sur la piste ?

— Elle m’a parlé d’une grande ville… un port de mer… dont elle a gardé un souvenir confus… le Havre, peut-être. Elle se rappelle aussi, vaguement, la figure et la voix d’une femme qui devait être sa mère… puis une grande maison avec un jardin.

— Si tu n’as pas d’autres renseignements que ceux-là, les recherches ne seront pas faciles. Mais je ne suis pas fâché de te voir te lancer dans cette chasse aux ancêtres. Ça vaudra toujours mieux que de battre le pavé, sans but, et surtout que de jouer à la Bourse… ou à l’écarté. Où l’as-tu revue cette petite, depuis la soirée de la rue du Rocher ? Est-ce qu’elle a eu l’aplomb de venir te relancer chez toi ?

— Non. Elle m’a écrit qu’elle m’attendrait sur cette terrasse, aujourd’hui, à deux heures. Je l’y ai trouvée. Elle était arrivée avant moi. Nous nous sommes assis sur un banc et nous avons causé longuement. Elle vient de me quitter pour aller voir à Saint-Mandé son ancienne maîtresse de pension. Elle craint que Mme de Malvoisine ne la calomnie auprès de cette dame.

— Et elle n’a pas tort. La comtesse va faire de son mieux pour lui nuire. Mais je verrai, moi aussi, Mme Valbert et je lui parlerai de son ancienne élève. C’est une brave femme que cette marchande