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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/152

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En toute autre occasion, Robert aurait pris plaisir à admirer ce tableau singulier, mais il n’était pas venu là pour contempler des effets de soleil sur la coupole dorée de l’église des Invalides qui dressait dans le lointain sa masse étincelante.

Les premiers plans l’intéressaient bien davantage et après avoir donné un rapide coup d’œil à l’ensemble, il se mit à regarder à ses pieds.

La tour carrée sur laquelle il était perché dominait immédiatement un jardin, ou plutôt un clos planté, car on n’y voyait ni gazon, ni fleurs : rien que des arbres malingres, disposés en quinconce, qui avaient eu bien de la peine à pousser dans un sol caillouteux. Cette espèce d’esplanade ressemblait au préau d’une prison ou à la cour d’un pensionnat. Elle était entourée de murs et vers Montmartre, elle paraissait s’étendre très loin, mais elle allait en se rétrécissant et on n’en voyait pas le bout.

Robert conjectura qu’il devait y avoir de ce côté une sortie sur une rue qu’il ne connaissait pas, n’ayant jamais parcouru le quartier.

Il en devinait une autre en face de lui, au-delà du mur de clôture, car il distinguait une solution de continuité entre ce mur et d’assez belles maisons qui s’élevaient un peu plus loin, et cette rue semblait être parallèle à la rue Rodier.

À sa gauche et assez près de son observatoire, le clos était borné par un treillage en fer très solide et très haut qui le séparait d’un jardin — un vrai, celui là — un parc en miniature, plein d’arbustes verts et de grands pins au feuillage sombre, à travers lesquels on entrevoyait un petit hôtel dont la