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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/153

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façade devait se trouver en bordure sur cette rue dont Robert ne savait pas le nom.

Était-il habité ? Il semblait que non, car aucune fumée ne sortait des cheminées de briques et il fallait que le propriétaire fût d’humeur mélancolique, car le jardin avec ses ifs et ses cyprès avait un faux air de cimetière.

Il y avait pourtant des gazons assez bien entretenues et des allées ratissées avec soin, ce qui prouvait que l’immeuble, inoccupé peut-être, n’était pas abandonné.

Robert de Bécherel, n’étant pas en état de résoudre immédiatement la question, reporta son attention sur la maison de Marcandier dont il n’était séparé que par la ruelle étroite et dont il dominait la toiture.

Cette maison qui, par devant, manquait de largeur, puisqu’elle n’avait qu’une fenêtre à chaque étage, s’étendait tellement en longueur qu’elle empiétait sur le jardin aux arbres verts, au milieu duquel son pignon s’avançait comme un cap.

Elle était couverte en tuiles et le toit très incliné des deux côtés, formait à sa partie supérieure une arête sur laquelle un homme aurait pu aisément se tenir à cheval.

Ce bâtiment ressemblait à une nef d’église de campagne ou plutôt au magasin à fourrages d’une caserne de cavalerie.

Le toit était percé de deux ouvertures, garnies d’un vitrage mobile qu’on pouvait pousser de l’intérieur, comme le couvercle d’une tabatière, et ce jour-là, ces clôtures en verre étaient levées.

Le pignon avait-il des fenêtres sur le jardin ?