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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/157

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se trompait pas dans ses conjectures ; si ce bâtiment servait vraiment de prison à quelqu’un et s’il n’allait pas s’exposer à se casser le cou pour rien.

L’idée lui vint d’essayer de s’assurer qu’il était habité et, pour ce faire, il ramassa sur le plancher du belvédère en démolition des gravats d’un certain poids et d’un certain volume qu’il se mit à lancer dans l’ouverture la plus rapprochée de lui.

Il la manqua deux fois, et les gravats roulèrent jusqu’à la gouttière ; à la troisième tentative, ayant visé plus juste, il réussit à faire passer le plâtras par l’hiatus du vitrage levé.

Robert, qui ne doutait de rien, espérait que le prisonnier, s’il y en avait un, renverrait le projectile par la même voie, pour signaler sa présence. Mais il eut beau recommencer à mettre dans le trou, il en fut pour ses peines, et quelque peu découragé par cet insuccès, il se décidé à descendre de son observatoire où il n’avait plus de découvertes à faire.

Il persistait dans son dessein de louer une chambre, afin de tenter la nuit prochaine une exploration décisive et il lui tardait de s’aboucher avec le maître du garni.

Lorsqu’il eut pris pied sur le pavé du passage, toujours désert, il se dirigea vers la rue Rodier, et il n’avait pas fait dix pas, lorsqu’il sentit le choc d’un objet lourd qui venait de tomber sur son épaule et qui alla, en rebondissant, rouler sur le pavé de la ruelle, où il finit par s’arrêter au pied du mur opposé.

Naturellement, lorsque Bécherel se sentit touché par un objet qui semblait tomber du ciel, son