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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/172

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douzaine d’huîtres, notre protégée est sur la sellette. Si l’examen lui est favorable, elle sera engagée immédiatement… et à de très bonnes conditions.

— Est-ce possible !… en vérité, je crois rêver. Elle doit être au comble de la joie, la pauvre enfant !… et c’est vous qui, d’un mot, lui avez ouvert un avenir superbe !

— Ne t’emballe pas trop. Il n’est pas certain qu’elle plaise à ses juges. Et en admettant qu’ils l’acceptent, il lui restera encore à conquérir le public.

— Elle réussira, j’en suis sûr.

— Moi, je me borne à l’espérer. Maintenant, il faut que tu saches que la pièce dans laquelle ta préférée débutera n’a rien de commun avec le Domino noir et autres opéras-comiques dans le vieux style. C’est une espèce de féerie chantante. La scène se passe dans des pays extravagants, et les actrices seront fort décolletées, quand elles ne porteront pas des maillots ultra collants. Tu vas me dire peut-être que tu n’en es pas fâché… les amoureux sont bêtes… mais, me garantis-tu que cette petite se résignera à montrer ses jambes… et le reste, devant quinze cents spectateurs armés d’excellentes lorgnettes. Il faudrait d’abord savoir si elles sont bien faites, ses jambes.

— J’en suis convaincu, dit Robert avec feu.

— Oh ! je sais que tu ne doutes de rien. Mais enfin, nous ne les avons pas vues et sur la scène des Fantaisies Lyriques, les jambes… c’est presque aussi important que la voix.

Je dois te dire aussi que la pièce est pleine de