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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/189

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CHAPITRE V

Robert de Bécherel ne s’était pas trompé. Mme de Malvoisine et Mlle Herminie l’avaient parfaitement vu, du haut du perron de leur hôtel, au moment où elles allaient monter dans leur victoria.

C’était l’heure où elles sortaient en voiture, pour peu qu’il fît beau et, comme ce jour-là, le temps était superbe, elles n’avaient garde de manquer cette occasion de se produire aux yeux du tout-Paris qui fréquente les Champs-Élysées.

Les femmes qui ne sont pas du vrai monde tiennent à le connaître au moins de vue et ne perdent jamais l’espoir de s’y glisser.

C’était le cas de la comtesse de la rue du Rocher, et tous ses efforts tendaient à prendre pied dans cette société parisienne où, quoi qu’on en dise, on n’entre pas en prouvant qu’on est très riche.

De plus millionnaires que Mme de Malvoisine sont restées à la porte et sa persévérance n’avait pas encore été récompensée.

Elle était bien arrivée à côtoyer les grandes mondaines aux premières représentations, aux fêtes de charité, aux expositions des cercles, mais elle n’a-