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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/204

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— Pas tant que vous croyez. C’est moi qui ai loué et meublé l’appartement qu’elle habite rue de Constantinople. J’ai même payé d’avance une année de loyer.

— Cette générosité… regrettable… ne vous confère pas le droit, chère madame, de contrôler sa conduite.

— Oh ! le concierge de la maison ne connaît que moi… et si je voulais faire donner congé à Mlle Violette, je n’aurais qu’à parler.

— Encore faudrait-il un prétexte.

— Le prétexte est tout trouvé, dit vivement Herminie. Elle reçoit M. de Bécherel, j’en suis sûre…

— Et on ne garde pas dans une maison honnête une jeune fille, seule, qui reçoit un homme chez elle. C’est juste. Mais quand on la renverrait, vous n’en seriez pas beaucoup plus avancée. Elle irait loger ailleurs et M. de Bécherel continuerait à aller la voir. Pour le détourner d’elle, il n’y a qu’un moyen, c’est de lui susciter un rival… non pas un jeune amoureux dont la concurrence ne ferait que l’exciter, mais un protecteur sérieux qui assurerait à cette pianiste une situation lucrative.

— J’ai eu la même idée que vous, dit en riant Mlle des Andrieux. Décidément, nous sommes faits pour nous entendre.

— Et nous nous entendons à merveille, appuya Marcandier. Eh bien, ce protecteur sérieux, nous l’avons sous la main et il jouera son rôle au naturel, car il en tient pour la petite.

— Galimas, le coulissier ?

— Justement. Il m’a parlé d’elle aujourd’hui à la Bourse, où… ceci entre parenthèse… il vient de