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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/240

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glisser jusqu’aux ouvertures dont le couvercle vitré devait avoir été baissé, à la tombée de la nuit.

La première partie de l’entreprise était de beaucoup la plus facile. Robert, s’il n’avait pas eu à remonter plus tard dans sa chambre, aurait pu sauter sur le toit, sans se faire grand mal, mais il était obligé d’assurer son retour, en laissant la corde accrochée à la fenêtre.

Les grosses difficultés devaient commencer à la descente sur le revers opposé de la toiture, mais il les avait prévues et il s’était préparé à les surmonter.

Il lui restait pourtant une question à trancher. À quelle heure devait-il se mettre à l’œuvre ?

Évidemment, plus il différait et plus il aurait de chances de n’être pas dérangé par des voisins indiscrets, pendant son excursion, mais aussi, moins il lui resterait de temps pour la mener à bonne fin avant que l’aube vînt le surprendre.

Et puis, il redoutait les ennuis et les impatiences d’une attente trop prolongée. Il était si nerveux qu’à force de piétiner dans sa chambre et de consulter sa montre, il se serait peut-être découragé. Mieux valait mettre à profit l’ardeur qui l’animait.

À la guerre, quand il s’agit de charger, on ne laisse pas les soldats se morfondre l’arme au pied. Leur enthousiasme se refroidirait à marquer le pas.

D’ailleurs, les habitants de ce quartier paisible ne se couchaient probablement pas beaucoup plus tard que les poules. Ce qui le prouvait bien, c’est qu’à dix heures, qui venaient de sonner à une hor-