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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/239

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pas du tout pour commencer la périlleuse excursion qu’il méditait.

Il rangea sur le lit les objets dont il avait besoin et il alla ouvrir la fenêtre.

La lune à son dernier quartier n’était pas encore levée et la nuit était sombre. Pas une étoile ne brillait au ciel, et il n’y avait pas un souffle de vent.

Ce temps favorisait les projets de Bécherel, en ce sens qu’il ne courait pas le risque d’être vu se promenant sur le toit, mais, d’autre part, il l’empêchait de se rendre un compte exact de la distance qui le séparait de ce champ d’exploration.

Heureusement, il l’avait mesurée de l’œil, pendant le jour, et il savait que les tuiles sur lesquelles il voulait descendre se trouvaient à deux ou trois mètres en contre-bas de la fenêtre.

Le toit s’avançait, d’un côté, jusqu’à la rue Rodier, couvrant non seulement le grenier, mais encore le troisième étage de la maison Marcandier ; de l’autre, il s’étendait jusqu’au jardin aux arbres verts, bien plus loin que l’hôtel de la Providence, auquel il s’appuyait.

Et il s’élevait par une pente assez raide jusqu’à un faîte, au-delà duquel il s’abaissait vers la ruelle, où se trouvait le pavillon abandonné par le photographe.

Les vitrages mobiles n’existaient que du côté de cette ruelle. L’expédition consistait donc à prendre pied d’abord sur les tuiles placées immédiatement au-dessous de la fenêtre, à se hisser ensuite sur la pente, à enjamber l’arête supérieure et à se laisser